D'amour et d'air frais

Isabella, c'était la douceur incarnée. Tout lui réussissait. Dénouer les cheveux, endormir un enfant, faire pousser les légumes. Rien ne la réjouissait davantage qu'une journée passée à l'extérieur, à travailler de ses mains et rendre le monde plus beau.

Quand elle avait appris que le domaine du Boisé s'était trouvé un locataire, tout de suite elle était allée se proposer comme jardinière. La maîtresse Estaloth l'avait aussitôt engagé.

La terre était bonne, riche. Il n'avait pas fallu beaucoup de temps à Isabella pour retourner la terre, faire des rangées, planter des graines.

Des rangs d'oignons, de carottes, de radis, de choux, de chou-fleur, de poireaux, de concombres, de melons et pleins d'autres fruits et légumes se succédaient. Un carré d'herbes aromatiques de-ci, d'herbes médicinales de-là. Un bassin d'eau alimenté par un petit ruisseau un peu plus loin permettait à Isabella d'arroser son jardin sans devoir descendre à la rivière.

Un peu plus loin il y avait aussi les arbres fruitiers. Pommiers, pêchers, cerisiers, pruniers. Quelques oliviers aussi. Près du ruisseau, des framboisiers.

Elle s'occupait aussi de nourrir les poules et les lapins.

Bref, la vie dehors était belle!

Celeste quittant Bertrand cherchait son chemin dans les jardins quand enfin il vit au loin les silouhettes d'un couple et dont l une etait, sans se tromper et à coup sur celui de son ami Mandra; mais il n etait point avec Estha ... Celeste etait preoccupé... Devait il s en aller vers lui ?

Il resta là un moent et ne voulut les deranger ... Il s en alla vers la maison et chercha directeent sa chambre

Je m'occupais de ramasser les oeufs dans le poulailler quand le maître des lieux arriva par-derrière moi.

Je ne l'avais pas entendu, et donc, j'ai sursauté, effrayant au passage le coq qui se mit à chanter.

Je me relevai et m'inclinai.

- Sieur Mandragore, c'est un plaisir de vous voir. Je vais bien, merci de vous en inquiéter.

En effet, il faut bien profiter des derniers jours que le Très Haut nous offre pour faire le plus de provisions possible pour l'hiver à venir. Je suis malheureusement arrivée ici bien tard dans la saison pour vous permettre un temps des gelées à l'abri des besoins.

Je crains que vous n'eussiez à commercer avec vos voisins afin d'approvisionner les cuisines et vous permettre des repas variés. Mais je ferai tout ce qu'il faut pour ne perdre aucune racine, aucun légume. Les courges et les pommes sont prêtes à être récoltées, de même que les pommes de terre et les poireaux, les betteraves et... Enfin... Tout ceci doit vous ennuyer. Je vous prie de m'excuser.

Je vis soudainement un homme tourner les talons. Je le fis remarquer à Mandra. Après tout, si l'homme circulait librement, c'est qu'il avait eu la permission de passer les molosses de Bertrand.

Avait-elle commis un impair? Non. Mais assurément, ils s'étaient mal compris.

Isa rougit, un peu honteuse d'avoir laissé sous-entendre que c'était à Mandragore à s'occuper de ces peccadilles.

Elle s'inclina avant de lui répondre, les yeux baissés.

- Pardonnez-moi sieur Mandragore. Je me suis mal exprimée. Il est bien entendu que ce n'est pas à vous de voir à ces insignifiances. Il va de soi que je me chargerai de ces détails. Je ne voulais pas vous embêter avec tout ceci. Cela ne se reproduira plus.

Elle rougit encore plus sous les sous-entendus de Mandra. Insinuait-il qu'elle devrait... S'offrir? Elle avait sans nul doute dû mal comprendre. Mieux valait faire comme si de rien n'était.

Ouf, elle avait sauvé les honneurs. Bon, bien que le sieur écorche son nom comme pas possible, elle était ici chez lui.

Elle lui offrit donc une révérence puisque tout était réglé et vint une autre question.

- Sieur Mandragore, en réalité, c'est Madelinette qui cuisine. Je me contente de lui fournir ce dont elle a besoin. Ne craignez pas. Votre table ne manquera pas de viande.

Puis soudain, Mandra fit quelque chose qui la laissa pantoise. Venait-il vraiment d'effleurer sa robe? Pour plus de prudence, elle fit quelques pas de reculons.

- Pardonnez-moi mon sieur mais, je dois... Aller m'occuper des poules.

Une dernière révérence puis Isabella pivota sur elle-même pour se rendre au poulailler.